Les écrits de Fernand Citherlet
Il existe en dessous du village des Pommerats une habitation qui porte le nom de "La ferme de Malnuit". Ce nom, plein de mystère est exactement le contraire du Bien et du Jour ou de la Lumière. Cette appellation intimide et inquiète tout à la fois le prêtre en mal d'écriture. Sous sa plume alerte, ce lieu devient une pièce de théâtre qui, sous le titre de "La berceuse de malnuit" est créée à Soulce le 28 janvier 1951. Ce spectacle a depuis été interprété une bonne cinquantaine de fois dans toute la Suisse romande. Œuvre de fiction, sortie de l'imagination de son auteur, la pièce a été jouée d'Orsières à Chermignon en Valais, de Dompierre à Semsales en pays de Fribourg, ainsi que de nombreuses localités jurasiennes.
Le Père Citherlet écrit une suite à sa première pièce. Se mêlant étroitement à la période de la Révolution française , "L'Emigré de Malnuit" obtient également un fort joli succès dans les salles où elle est donnée.
Texte signé (ac) et extrait d'un Journal des Franches-Motagnes de 1990
Quelques contes
Un vrai Noël
Un fusil contre un coeur
Humble bonheur
Le roi va venir
Quand le roi arriva
La petite marchande de violettes
Les mots croisés
Fernand en a créés des centaines
Ici une dizaine d'exemples à télécharger
La musique
Expériences musicales de Fernand Citherlet extrait de l'excellent ouvrage"Orgues et organistes de la vallée de Delémont" écrit par Georges Cattin et publié par les Editions "Le Franc-montagnard" en 1995. Texte de Fernand Citherlet au début 1994.
Je ne suis pas un organiste, mais un autodidacte parvenu à quelques résultats, par suite d'heureuses circonstances de nécessité ou d'utilité. J'ai toujours aimé la musique sans avoir la possibilité de l'exercer. En 1931 à Trévoux (j'avais 16 ans) j'ai pu faire partie d'un groupe d'élèves qui osaient "toucher" l'harmonium. De temps en temps, le Père organiste entrouvrait la porte pour voir si on suivait bien la méthode, car les resquilleurs étaient éliminés. Comme je me débrouillais assez bien, le Père responsable s'est contenté de cette seule leçon de la porte entrebâillée…
En 1932, au noviciat de Bassenge, j'ai eu la même chance, et des résultats plus positifs.
En 1934 à Bruxelles, dans l'église des Pères du Saint-Sacrement, je me suis trouvé devant un orgue merveilleux à quatre claviers du facteur Goll* de Lucerne.Il y avait plusieurs Pères organistes, mais ils m'ont permis d'y toucher. Comme l'adoration du Saint-Sacrement était perpétuelle, j'avais que les jours de nettoyage pour m'exercer! J'ai foncé, me privant à moitié de dîner pour faire mes expériences, Avec le temps, je me suis retrouvé seul organiste de l'église. La peur, la joie, l'audace, la nécessité, quelques dons innés, tout à contribué à mon perfectionnement. J'accompagnais la chorale (une trentaine de jeunes séminaristes) dans les hymnes grégoriens et les messes polyphoniques à quatre voix, et je m'acharnais sur des œuvres de Guilmant, Franck, Bach ou Pachelbel. Au dire de certains auditeurs et connaisseurs, pour faire mieux, il aurait fallu que je suive des cours d'orgues. Ce fut toujours - et toute ma vie - un "pur" souhait. J'ai donc pris et gardé tous les défauts des jeunes autodidactes.
La guerre a mis fin à tout cela, Je venais d'être ordonné prêtre le 18 février 1940. Le 10 mai invasion de la Belgique. Le Père supérieur, qui avait vécu celle de 1914, conseille à tous les étudiants étrangers de regagner leur pays. Nous étions huit Suisses (dont le Père Charles-Albert Huot, éminent mélomane et organophile) à faire partie d'un voyage hasardeux et mouvementé qui dura trois jours, finalement sans grand dommage.
Rentré aux Côtes, ayant à disposition une bonne petite chorale d'élèves, sans grandes ressources matérielles, je me suis mis à composer pour les besoins de la cause. (Les premières œuvres sentent beaucoup la recherche des difficultés, comme pour se prouver qu'on est capable…Motets latins, cantiques français, messes polyphoniques, etc.)
Le besoin de créativité se faisant plus fort, pourquoi ne pas essayer le style fugué? J'avais commencé de lire des bouquins sur la composition, je n'en ai jamais achevé un seul… Trop d'interdits… et pourquoi? Ayant lu des articles sur le "Tonal" et le "Modal", pourquoi pas essayer? Par besoin de créativité, j'ai composé une messe polyphonique modale sur des thèmes grégoriens.
Le chant profane m'a aussi tenté. Evidement, j'ai commencé par le romantisme! A l'occasion de colonies de vacances dans les montagnes du Valais, j'ai été pris par cette atmosphère des alpages et mayens; dès 1943, une cinquantaine de chansons sentimentales et lyriques J'en apprécie encore quelques-unes…
Quand la fanfare du Noirmont a fêté son centenaire en 1952, pourquoi ai-je accepté de composer une oeuvre lyrique pour cette occasion? Moi qui n'avais jamais fait d'études d'orchestration! J'ai travaillé jour et nuit pendant des mois à inventer textes, musiques et mise en scène. (Cela a donné l'Appel de la Montagne, jeu lyrique en 14 tableaux.)
Inutile de mentionner les quelques remplacements que j'ai pu faire à l'orgue, dans certaines circonstances, mariages, enterrements ou autres, au Noirmont, à Saignelégier, et surtout aux Breuleux.
Maintenant, il ne faut plus compter sur moi, surtout je vois trop ce qui me manque, ce que j'aurais pu faire si…* C'est l'opus 287 de Goll, un instrument de 31 jeux réels construits en 1906. Sa disposition sur 4 claviers/pédaliers est des plus étonnante.
Quelques partitions
Le secret de Trudi
Langueur
Chant du revoir
Solitude
Coeur inquiet
Coeur fidèle
Dernier chant
Premier chagrin
Reproches
Les Hérémensardes
Coeur mystérieux
Chagrin sur l'alpe
L'alpe de Thyon
Ma montagne
Marie-Madeleine
Hymne au Jura
Maman
Berceuse
Roseraie
La mort du guide
en l'honneur de St Grégoire
La plupart des documents reproduits sur cette page ont été mis à disposition par
Les neveux et nièces de Fernand Citherlet
L'extrait de journal par Georges Cattin à Le Noirmont
L'Appel de la montagne par la fanfare de Courfaivre